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L'ère de la scène

Site d'Eléonore de Vulpillières. Recensions d'essais, pièces de théâtre, expositions... mon site propose des sujets relatifs à la scène culturelle.

Meeting d'Emmanuel Macron à Lille : plus d'Europe pour faire gagner la France dans la mondialisation

Emmanuel Macron en meeting à Lille, le 14 janvier 2017

Emmanuel Macron en meeting à Lille, le 14 janvier 2017

Les premiers participants ont commencé à faire la queue peu après 15h devant le Zénith de Lille, samedi 14 janvier. Quelques militants anti-CETA (accord de libre échange entre l'Union européenne et le Canada) sur le trottoir tentent une sensibilisation éclair à leur cause. Le comité En Marche Nord (qui revendique 5000 adhérents) a mobilisé ses troupes pour remplir la salle qui était presque totalement pleine. Au sein du public, on pouvait compter aussi bien de fervents supporters, adhérents depuis la première heure, que des sympathisants et des curieux.

Amri est roubaisien, « 100 % pur jus » précise-t-il. Fortement politisé, ce petit commerçant quadragénaire est venu « flairer l'animal », comme il dit, dans un sourire, après avoir soutenu Nicolas Sarkozy en 2007 et 2012. Par curiosité donc, mais aussi par admiration pour Emmanuel Macron : « Lui, il n'a pas besoin de faire de la politique pour vivre. Il y perd même financièrement. C'est donc gage de crédibilité pour mener à bien son programme. Il incarne le renouveau et se détache des vieux clivages droite-gauche. » Cet habitué des meetings déplore le manque d'ambiance au Zénith ce jour-là, mais l'attribue à un désenchantement généralisé des Français vis-à-vis de la politique.

Quant à Albane, membre de l'équipe Jeunes avec Macron, et vêtue de son T-shirt blanc de "helper", c'est la première fois qu'elle s'engage en politique. Cette étudiante en troisième année de droit est séduite à la fois par son positionnement centriste, empruntant à la droite et à la gauche et son charisme. « Il est libéral économiquement, et en même temps progressiste sur le plan de mœurs et des valeurs. » insistant sur ce dernier point pour expliquer pourquoi François Fillon ne la convainc guère. La primaire de gauche ? Elle n'a pas trop suivi, et les candidats lui paraissent bien ternes et engoncés dans des positions dépassées.

Quatre représentants du mouvement, dont Caroline Saudemont, ancienne journaliste et maire d'Arques, dans le Pas-de-Calais, chauffent la salle avant l'arrivée d'Emmanuel Macron. Tous mettent en avant leur appartenance à la « société civile », expression curieuse qui n'oppose pas le civil au militaire, comme en français courant, mais à une caste politique professionnelle.

Puis celui qui fut l'ancien ministre de François Hollande, mais qui prétend incarner le renouveau, paraît vers 17h30. Comparée à d'autres meetings, la foule n'est pas survoltée.

L'Union européenne, une construction à poursuivre d'urgence

Le tribun, qui revient d'Hénin-Beaumont et de Noeux-les-Mines, commence par saluer le Nord. Il décrira la misère provoquée par la désaffection du bassin minier, ses terres sacrifiées et ses habitants « chair à canon de la mondialisation » avant, un peu plus tard d'affirmer l'inéluctabilité de la destruction de certains emplois, naturellement remplacés par d'autres. Son argument principal a résidé dans la dénonciation de l'inaptitude des vieux clivages droite-gauche pour résoudre les problèmes de la France. Lui comprend les Français, lui connaît les conditions du monde du travail. S'adressant aux entrepreneurs et aux travailleurs indépendants, il a énoncé quelques chiffres visant à réduire les cotisations patronales et salariales, et supprimer le RSI.

 

L'Europe a constitué un thème central de son discours d'une heure et demie. Sans jamais définir ce qui devrait relever des compétences nationales ou des compétences européennes, il a estimé que l'Union européenne était nécessaire à la France pour continuer à exister sur la scène internationale. Énumérant les principaux Etats (rebaptisés « blocs » à l'occasion), Etats-Unis, Russie, Iran, Turquie, Arabie saoudite, il a expliqué qu'il était urgent d'aller plus loin dans la construction européenne. « Si l'Europe n'avance pas assez vite, nous devons accepter de la faire à quelques uns, d'abord à deux, d'avancer, de faire plus, de peser. » a déclaré le président d'En Marche, qui revient d'un voyage à Berlin, durant lequel il s'est illustré en ne parlant ni allemand ni français, mais anglais. Heureusement, pour les futurs vaincus de la mondialisation nordistes, il consentira à parler la langue de Guy Mollet.

 

M. Macron a devancé les critiques sur son inexpérience en matière de politique étrangère : « Il a 39 ans, que pensez-vous qu'il va faire face à M. Poutine et M. Trump ? » Soudain, retentit dans le public une exclamation sonore : « coup de boule ! », que toute la salle, amusée et conquise, entend et applaudit, lançant des « Macron président ! ». « Je crois dans les vertus de la diplomatie. Aussi longtemps que la diplomatie permet d'empêcher la guerre, elle est préférable. » reprend prudemment le candidat, qui a également rappelé qu'il ne partageait pas les valeurs de la Russie.

«Que celles et ceux qui pensent que nous sommes des rêveurs soient terriblement inquiets parce que nous sommes des obstinés. » conclut-il sous les applaudissements.

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