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L'ère de la scène

Site d'Eléonore de Vulpillières. Recensions d'essais, pièces de théâtre, expositions... mon site propose des sujets relatifs à la scène culturelle.

Quand Macron transforme une anecdote sur le prince de Ligne concernant la fidélité

Macron en meeting à Lyon le 4 février

Macron en meeting à Lyon le 4 février

Alors que François Fillon est descendu en flèche dans l'opinion, et connaît la contestation dans son propre camp, après les révélations du Canard enchaîné, la campagne continue pour les autres.

 

Lors de son meeting le 4 février à Lyon, Emmanuel Macron a livré une anecdote, transformée par ses soins, concernant le prince de Ligne.

« Il y avait une très belle phrase, que je crois vraie, du prince de Ligne, connu pour ses bons mots, qui racontait que, revenant de campagne, il posait cette question à son épouse : ''m'avez-vous été fidèle ?'' Et son épouse a cette réponse absolument superbe. Elle lui dit : ''souvent'' ». Rires dans l'assistance.

 

Or la véritable histoire, que je vous invite à aller vérifier par vous-même, rapportée récemment par Frédéric Beigbeder dans L'Egoïste romantique (Grasset, 2005), et par Raphaël Enthoven dans Matière première (Gallimard, 2013), est la suivante : la femme du prince, sur son lit de mort, demande à son mari « mon ami, m'avez-vous été fidèle », ce à quoi l'intéressé répond : « Madame, souvent. »

Pourquoi le si intelligent et si cultivé Emmanuel Macron (il a été l'assistant de Ricoeur, rendez-vous compte) caviarde-t-il ainsi un bon mot aussi connu ? Pourquoi inverse-t-il les rôles masculin et féminin ? Est-il si progressiste qu'il en arrive à féminiser la petite histoire (le trompé devient le mari) ?

Sa femme n'a pas eu l'air d'apprécier la sortie, souligne le magazine Closer (qui, après avoir publié tranquillement les photos de Florian Philippot avec son compagnon journaliste, a pour le moment renoncé à publier les photos de Macron et de Mathieu Gallet).

En plus, cette courte narration n'avait pas d'autre but dans la construction du discours de l'ancien ministre que de lui permettre de faire une minute de stand up et d'étaler sa vaste culture et son sens de l'humour. Inutile dans le déroulement du discours, elle n'est qu'une pastille humoristique gratuite. On a l'impression que Macron fait exprès de jouer avec le feu. Comme tous les mégalomanes, il se lance de petits défis, car il se sent protégé et porté par le moment.

 

Et il sait que pour l'instant, Closer s'autocensure (ou subit des pressions?). À titre d'exemple, une information aussi insignifiante que celle-ci (« Un proche d'Emmanuel Macron travaille pour Mathieu Gallet ») a été publiée, puis effacée du site de Closer. Apparemment il est devenu trop risqué d'écrire dans la même phrase "Macron" et "Gallet". http://www.closermag.fr/article/un-proche-d-emmanuel-macron-travaille-pour-mathieu-gallet-702434

Si vous voulez l'info complète, c'est ici.

 

Rappelons que lundi 9 janvier, l'émission de Canal + présentée par Cyrille Eldin a mis en évidence les deux alliances, une à chaque main, portées par le candidat à la présidentielle 2017, visibles durant son meeting du 11 décembre lorsqu'il hurlait à pleins poumons, bras en croix et mains ouvertes. Le journaliste du Petit journal interroge le candidat à la présidentielle, pour savoir pourquoi il porte deux alliances. En souriant, Macron répond : « Elle est pas mal... C'est les deux avec la même femme. » Ce qui, quand on réfléchit trente secondes, est une réponse tout à fait absurde. On est fidèle à une personne, et cet engagement est symbolisé par une alliance. On en porte deux si on est fidèle à deux personnes, comme le faisait Richard Descoings, en référence à sa femme Nadia Marik et à son compagnon Guillaume Pépy.

Et Marie-Claire de conclure par une phrase si bizarrement tournée qu'il faut y voir une antiphrase : « De quoi faire taire les rumeurs qui prêtaient des mœurs légères à Emmanuel Macron, ou qui prétendaient qu'il aurait une double vie et que sa femme Brigitte ne serait qu'une couverture. »

Et les allusions ne sont pas neuves, circulant jusqu'au sein de la maison de la Radio (cf article de novembre).

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